Galafronie boucle la boucle en une Royale Révérence.

Certains bouddhistes, quand débute un projet, offrent une petite statue du bouddha avec les yeux fermés.
À mi projet, ils en offrent une avec un œil ouvert.
Disons que notre bouddha regarde avec les deux yeux presque ouverts, comme celui qu’offrent certains bouddhistes à la fin du projet.

En 2017, les co-fondateurs ont atteint l’âge de la pension, la fin d’un cycle coïncidant avec celle du contrat-programme.
Comment envisager la suite ?
Allions-nous continuer en demandant un nouveau contrat-programme ou arrêter purement et simplement ?
Allions-nous transmettre l’outil ?
Que faire du nom ?
Pendant une année, l’équipe tout entière s’est serrée les coudes devant la difficulté des décisions à prendre.
Nous avons réfléchi, débattu et nous sommes tombés d’accord pour que la fin de notre contrat-programme soit aussi la fin de la compagnie. Galafronie était liée à l’histoire de ses fondateurs, à leurs personnalités. Cela n’aurait pas de sens d’enfermer d’éventuels héritiers dans un nom, dans une histoire à continuer à tout prix.
Ce furent quarante ans à témoigner « d’une conception du monde et du vivre ensemble » par la création et ses processus dans la solidarité. Le partage de l’espace, des moyens, des responsabilités, de la plus-value du travail…
Bref, LA SOLIDARITÉ PAR LE PARTAGE.
Il nous est donc apparu nécessaire dans la conjoncture terrible que connaît le secteur de laisser la place. L’argent public qui nous avait été attribué pour réaliser notre projet, il nous a semblé juste qu’il soit redistribué à d’autres pour donner vie à leurs éthiques artistiques. C’est notre conception du partage dans l’Histoire
Mais que d’émotions dans cette décision !
Comment allions-nous faire de cette petite mort un moment de rebondissement, d’aventures nouvelles, de renouvellement ?

Nous désirions avec les moyens que nous avions constitué au cours de nos mandats soutenir nos collaborateurs Guy Carbonnelle, Ditte Van Brempt, Pauline Bernard et Christine Cloarec dans la réalisation de leur nouveau projet Quai 41. Nous désirions que leur asbl soit l’héritière de notre matériel. Un coup de pouce à une très belle plateforme de production et d’aides aux projets artistiques en devenir.

Le 1 avril est notre date d’anniversaire, date choisie avec humour il y a quarante ans sans soupçonner un instant que l’aventure durerait tant d’années.
Alors, les 21 et 22 avril 2018, pour saluer un nouvel âge en en clôturant un autre dans la joie et après une année de préparation avec tous ceux que nous avions eu la chance de côtoyer, c’est avec les yeux grands ouverts que nous avons bouclé la boucle au cours de notre ROYALE REVERENCE.